Un article de Bérangère Touchemann (www.coachingdecarriere.com)
Avant d’avoir ma petite fille, je présidais un réseau d’entrepreneurs à Toulouse. Ma ville a la réputation de fonctionner « en réseau » et on dit souvent que « Toulouse est un village », ce qui n’est pas faux, même si c’est la 4ème ville de France. Il siège dans la capitale de la région Midi-Pyrénées (Languedoc-Roussillon) toutes sortes d’associations, de cercles, de cénacles, dans lesquels gravitent des milliers d’entrepreneurs et de commerçants, de cadres, de sportifs. Tout ce petit monde peut donc, le temps d’une soirée ou d’une matinée, se côtoyer et échanger les uns avec les autres, en acteurs dynamiques de l’Ovalie économique (« Ovalie », moi je trouvais ça pas mal, comme nouveau nom de région, pas vous ?). On se retrouve pour les uns autour d’un cigare, pour les autres autour d’un verre de vin, après un match de rugby, ou plus simplement lors d’un bon petit-déjeuner hebdomadaire, ou autre conférence d’expert suivie d’un apéro-réseautage.
Réseauter pour trouver les offres d’emploi du marché caché
Le fonctionnement en réseau pour développer son activité professionnelle, ça marche. Et pour trouver un job, ça marche aussi. D’ailleurs, j’invite et je forme tous mes clients en recherche d’emploi à en apprendre les bases ou à aiguiser leurs techniques de réseautage, parce que le marché de l’emploi est, lui aussi, soumis aux règles du réseau, et pas qu’à Toulouse…
Vous avez tous entendu parler du fameux « marché caché ». C’est un marché parallèle où les entreprises ont des besoins de recrutement, mais ne les ont pas exprimées en termes de demande sur les jobboards notamment, et ceci pour plusieurs raisons qui se cumulent parfois : Parce que ces offres sont pour l’instant réservées aux collaborateurs en interne, ou parce qu’elles sont soumises à un budget encore incertain, ou alors parce qu’elles ne représentent pas une priorité pour l’instant même si le besoin existe quand même, ou encore parce qu’elles ne sont pas encore mûres en termes de besoin, que sais-je encore.
Et bien, avoir accès à ces offres-là quand on cherche du boulot, c’est possible quand on met en place une vraie stratégie de réseautage à son niveau.
Comment faire pour débusquer les offres du marché caché ?
Alors je vais attaquer ce paragraphe par une blagounette de vieux briscard de la vente, que m’a enseignée mon premier chef des ventes quand j’ai démarré ma carrière commerciale dans ma première boite (à yaourts) : « Quel est le plus vieux métier du monde ? –Non non, ça n’est pas ce que tu crois…c’est l’information. Parce que sans information, tu ne sais pas où est la fille »…
Je vous laisse apprécier la finesse de ce trait d’humour, mais n’empêche que c’est vrai. Savoir trouver l’information, c’est la base. C’est le principe d’un travail sur les offres du marché caché, et à moins d’avoir envie de passer du temps à faire du phoning auprès de tous les services RH du coin (un peu douloureux quand on n’a pas la fibre commerciale ou qu’on est plutôt du genre introverti), c’est bien votre réseau, qui va vous fournir l’INFORMATION. Alors travaillez-le, et avec méthode.
Comment faire pour travailler son réseau ?
Pour travailler son réseau, le schéma est simple, vous devez :
•Augmenter le nombre de personnes qui le composent
•Faire de votre mieux et sincèrement, pour aider ces personnes en leur apportant ce que vous pouvez (information, écoute, noms de contacts, bras pour déménager (Merci encore, Olivier D. qui se reconnaîtra)
•Informer votre réseau de votre recherche exacte, et lui expliquer comment il peut vous aider
•Le remercier quand l’information tombe, et chercher à lui rendre l’ascenseur
De quoi doit être composé mon réseau pour m’aider à trouver un emploi ?
Ici, nous n’allons qu’aborder le premier point de ce schéma : Vous devez non seulement augmenter le nombre de personnes qui composent votre réseau de « niveau 1 » (en gros, celles qu’il y a dans votre répertoire aujourd’hui), et vous devez rebondir sur ce niveau 1 pour aller chercher le contact avec votre « niveau 2 », à savoir les contacts de vos contacts. Jusqu’ici, c’est bon ?
Alors allons plus loin : Non seulement vous devez augmenter votre base-réseau en quantité, mais aussi en qualité. Effectivement, pour qu’un réseau soit équilibré, il doit être composé de personnalités issues d’horizons divers. Il existe un moyen mnémotechnique pour vérifier si votre « portefeuille » (à savoir l’ensemble de vos contacts LinkedIn, de votre répertoire téléphonique et de votre porte-cartes de visite…) est assez équilibré pour pouvoir répondre à vos besoins. Suivez donc l’acronyme D.R.E.A.M ! Dans votre réseau, vous devez avoir des :
•Décideurs
Les décideurs sont les professionnels qui émettent des besoins en termes de compétences, qui décideront si l’entreprise va embaucher, et de qui elle va embaucher. Ce sont les managers opérationnels, N+1 ou N+2, qui vont avoir besoin de renfort dans leur équipe. Ce sont aussi les responsables RH ou des dirigeants de PME qui vont valider le profil du candidat en fonction des besoins de leur entreprise, et ce sont aussi les cabinets de recrutement que ces responsables peuvent mandater pour déléguer une mission de recrutement.
•Relayeurs
Les relayeurs ne sont pas ceux qui vous embaucheront, mais ils vous connaissent et connaissent votre recherche. Ils sont au courant de l’actualité du recrutement et des mouvements dans leur entreprise ou dans celle de leur conjoint. Ils sont donc capables de vous relayer une offre d’emploi, le nom d’un contact, une information sur une création de poste, un départ à la retraite chez eux ou chez leur concurrent.
•Experts
Les experts sont des gens qui n’ont pas la même expertise que vous, mais avec qui vous pourrez procéder parfois à un échange de compétences. Par exemple, un expert RH, un expert-comptable, juridique, marketing, etc.
•Ascendants
Vos ascendants sont les gens que vous avez-vous-même encadrés, formés, tuteurés, parrainés ou accueilli en stage. Ce sont des gens qui connaissent vos qualités, et qui connaissent votre expertise, puisque d’une manière ou d’une autre, vous leur avez transmise.
•Mentors
A l’inverse, vos mentors sont vos anciens patrons, N+1, maîtres de stage, et connaissent vos qualités et votre parcours parce qu’ils vous ont encadré. Ils sont aussi capables de vous donner des conseils.
Faut-il réseauter plutôt sur les réseaux sociaux, ou plutôt dans la vraie vie ?
Les deux, mon capitaine. (Sachant que les réseaux sociaux en ligne, C’EST la vraie vie). Pour développer et activer votre réseau, vous devez non seulement travailler votre base de contacts en ligne (voilà comment faire avec LinkedIn par exemple), par les réseaux sociaux professionnels notamment, mais vous devez surtout utiliser ces réseaux sociaux en complémentarité avec votre réseau IRL (In Real Life !), voire vous en servir uniquement pour rebondir sur des échanges et des rencontres au téléphone, lors d’évènements réseaux ou lors d’entretiens réseaux, que nous évoquerons dans un prochain article.
Ne négligez pas les réseaux sociaux en ligne. Pour apprendre à les utiliser correctement pour votre recherche d’emploi, nous vous proposons une mini-formation de 2h, à distance, contactez-nous pour en savoir plus. En attendant, vous trouverez les réponses à toutes les questions que vous vous posez sur le réseau social LinkedIn (qui à mon avis est plus efficient pour trouver un job, mais qui n’exclut pas le réseautage physique!!) dans cet ouvrage très intelligent et pragmatique :"LinkedIn 101 questions" , de Céline Lappas et Jean Noël Chaintreuil , chez Diateino.
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